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Historique de notre église

Eglise de Hagenbach

Le vocable de l’église de Hagenbach, Saint Pierre, est une preuve certaine de l’ancienneté d’un sanctuaire dans notre village. Cependant, il est très difficile de fixer la date de l’origine de notre paroisse et par conséquent celle de l’existence de notre église originelle. On mentionne dans un document de 1302 l’existence d’un prêtre séculier à Hagenbach : c’est le plus ancien document connu à ce jour.

 

En 1315, la noblesse de Hagenbach avait doté la Commanderie de l’Ordre Teutonique de Mulhouse de biens et redevance qui permirent la construction d’une petite église consacrée à saint Pierre et saint Paul. Le culte comprenait aussi une chapellenie Sainte Catherine beaucoup plus ancienne…

 

La paroisse de Hagenbach faisait partie du diocèse de Bâle, puis du doyenné de Masevaux. C’est l’Ordre Teutonique de Mulhouse qui présentait les postulants à l’évêque de Bâle : celui-ci nommait alors le curé du village. Ce même ordre avait la charge de l’entretien de l’église et de ses dépendances en échange de la perception d’une partie de la dîme.

 

Les nobles de Hagenbach détenaient le droit de collation de la chapellenie sainte Catherine qui elle-même jouissait de terres et de revenus qui augmentaient régulièrement, notamment suite à des legs.

 

Lors de la Révolution, l’église de Hagenbach perdit toutes ses propriétés foncières, ainsi que la cure et ses dépendances qui furent vendues ! Suivit une période assez trouble, le curé Wolff refusant de prêter serment sur la constitution civile et devant se cacher à Illfurth, son village natal. Avec le concordat signé entre Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII en 1802, la Haute Alsace est incorporée au diocèse de Strasbourg

La première église

Historiquement, l’église du village se trouvait dans la partie Oberdorf (haut du village). Les premiers écrits datant de 1474 rapportent que le sanctuaire subit quelques dégâts suite à l’incursion des mercenaires d’Etienne de Hagenbach, frère du tristement célèbre Pierre de Hagenbach. La visite canonique de 1603 relate une église en mauvais état, celle de 1632 la trouve en ruines, probablement suite aux dévastations de la guerre de trente ans. Par contre, la visite de 1650 ne souligne rien de particulier sur l’état de l’église : on peut donc penser qu’elle a été reconstruite entre temps, sous l’administration du curé de Balschwiller. Un croquis de 1760 nous montre une église simple et petite, percée par trois vitraux latéraux. Le clocher regardait vers l’est comme l’édifice actuel (nord-est). En 1756, on constata que la sacristie était entièrement ruinée et que le chœur devait être réparé.

En 1772, on parle d’une église vétuste et en mauvais état général. Elle sera détruite quelques années plus tard et sa disparition entraîna celle du caveau des nobles de Hagenbach.

 

Aujourd’hui, seul un calvaire rappelle le probable emplacement du sanctuaire originel.

L'église actuelle

Le 26 novembre 1777, l’Intendant d’Alsace à Strasbourg, après consultation des habitants, publia un arrêté concernant la construction d’une nouvelle église. L’abbé Schnebelen, curé de Hagenbach, en supervisa la construction tandis que Pierre Brunn, maître d’école, s’occupe de la gestion des dépenses.

 

Sans aucun doute, le paiement des frais de construction fut lourd à porter pour une paroisse dont les habitants étaient de condition modeste. Leur dévouement et leurs sacrifices méritent d’être soulignés. Ainsi, la municipalité dut mettre en vente des terrains le long de la rue principale afin de réunir la somme nécessaire à l’acquisition du terrain sur lequel on érigea le nouveau sanctuaire.

 

La nouvelle église est une construction massive de style baroque. Elle fut achevée en 1779, comme l’indique l’inscription gravée sur le portail (entrée principale). Cette inscription, fortement endommagée par les révolutionnaires et rendue illisible, a très récemment été restaurée en même temps que le bâtiment.

 

On peut y lire le texte suivant :

Mit Freude wollen wir in das Haus des Herrn gehen. Remplis de joie, nous voulons entrer dans la maison du Seigneur.

Gebaut 1779.    Bâti en 1779

Einer öffnet der andere "schlist".        L’une ouvre, l’autre ferme. (clefs)

 

L’église fut consacrée le 18 avril 1786 par Joseph Sigismond de Roggenbach, prince-évêque de Bâle. Le bicentenaire de cette consécration a par ailleurs été célébré avec faste en 1986.

Le mobilier

Les autels latéraux installés vers 1800 furent dédicacés l’un à la Ste Vierge, l’autre à Ste Catherine. Ces autels proviennent de l’abbaye de Lucelle, démantelée sous la révolution, où ils avaient été consacrés en 1716. Initialement, ils étaient pourvus de quatre colonnes mais on en supprima deux en 1827 car ils étaient trop larges. Cette trop grande largeur explique également leur disposition de biais.

Avant 1914, l’autel latéral de la Vierge présentait un superbe tableau « Lactatio Sancti Bernardi », scène mystique qu’on trouvait dans des églises cisterciennes (abbaye de Lucelle). Ce tableau représente la Vierge allaitant St Bernard de Clairvaux. Il survécut à la destruction partielle de l’autel lors des tirs d’artillerie de la première guerre mondiale. Il est actuellement la propriété du couvent de l’Oelenberg de Reiningue qui l’a acheté à la paroisse dans les années 1974. Après 1918, le tableau de la Lactation de Saint Bernard fut remplacé par la Vierge Douloureuse visible actuellement

 

Les peintures du second autel latéral montrant Marie Madeleine au pied de la Croix et de l’autel principal, St Pierre recevant les clefs du Christ, furent exécutés par l’artiste peintre Wagenbrenner de Munich. La restauration des autels latéraux, entreprise en 1986 par l’artiste Mme HAAS avec l’aide de nombreux bénévoles, mit en évidence de nombreuses dorures (colonnes, cadre…)

Les dorures et les peintures ont été tantôt rafraîchies tantôt refaites selon la technique de l’époque avec des feuilles d’or.

 

L’autel principal qui date de 1918, fut restauré en même temps que l’intérieur de l’église en 2002. Il ne comportait pas de dorures véritables. Il représente dans sa partie supérieure la scène mystique du pélican nourrissant ses petits de son propre sang, symbole du sacrifice du Christ pour les Hommes

L’Orgue Joseph CALLINET

Orgue Callinet de Hagenbach

Cet orgue fut construit en 1830 par Joseph CALLINET pour la somme de 4800 Francs de l’époque.

 

L’église qui date de 1779 a réceptionné l’orgue le 26 août 1830. Il a du représenter un sacrifice financier non négligeable car il a fallu requérir à une souscription pour en payer le solde 4 ans plus tard.

 

Contrairement à ses habitudes CALLINET fit sous traiter la réalisation du buffet en chêne par un menuisier de Dannemarie, Georges Sentner.

 

Le buffet est caractéristique des petits orgues CALLINET du premier tiers du 19ème siècle.

On retrouve l’architecture habituelle à 3 tourelles rondes (la petite au milieu) et 2 plates faces « en ailes ».

 

La décoration comporte les traditionnelles frises cannelées, les draperies à pompons pour les tourelles et les motifs floraux pour les claires voies des plates faces.

Ici les fleurs ne sont pas des marguerites mais des roses.

 

Les ornements n’étaient pas dorés à l’origine.

 

La façade en étain est d’origine.

 

Une retouche importante fut réalisée par BERGER en 1900; pédalier neuf de 27 marches, nouveau soufflet,remplacement des boutons des registres, clavier plaqué ivoire remplacé par un clavier blanc plastifié.

 

En 1910, G. SCHWENKEDEL, effectua des travaux de soufflerie ainsi qu’un relevage en 1957. La même année il remplaça une Gambe par une QUINTE 2’ 2/3

Le Dolce et le violoncelle de pédale ne sont pas d’origine.

 

Composition:

 

L’instrument est constitué de 14 jeux répartis sur un clavier de 54 notes.

Le pédalier comporte 27 notes contre 18 à l’origine.

C’est un orgue à transmission mécanique (liaison mécanique entre les touches lorsqu’on les actionne et les soupapes faisant entrer le vent dans les tuyaux)

 

* manuel (54 notes)

Montre 8’ - Bourdon 8’ - Salicional 8’ - Prestant 4’- Flûte 4’- Dolce 4’-

Quinte2’ 2/3 - Doublette 2’ - Cornet 5 rgs  - Fourniture  - Trompette 8’ - Tremblant-

 

* pédale (27 notes)

Soubasse 16’ - Flûte 8’ - Violoncelle 8’ - I/P

 

* LEXIQUE *

 

BUFFET : c’est le visage de l’orgue, c’est-à-dire le meuble renfermant les dispositifs mécaniques et la tuyauterie.

Il est fermé sur tous ses cotés sauf sur sa face avant et joue un rôle important dans l’émission sonore de l’instrument.

 

PLATE FACE : partie visible du buffet de l’orgue (en façade) où les tuyaux sont disposés dans un même plan vertical. 

 

CONSOLE : emplacement où se trouvent  regroupées les commandes de l’instrument : claviers, tirants des registres, pédale expressive, appel des combinaisons, des tirasses, des accouplements…

 

SOMMIER : appareillage le plus compliqué de l’orgue : il supporte l’ensemble de la tuyauterie et comporte un double système d’admission de l’air vers les tuyaux.

 

CHAPE : longues pièces de bois, vissées sur le dessus du sommier, percées de trous admettant l’air, et sur lesquelles sont directement posés les tuyaux.

 

JEU : un jeu est constitué d’une série de tuyaux (en général 56, du plus grave au plus aigu) présentant un même timbre, d’une couleur sonore particulière (exemple : flûte, trompette…).

 

MIXTURE : les mixtures (exemple : fourniture, cymbale, …) ont été conçues pour apporter de l’éclat aux jeux de fond (montre, bourdon, prestant, …). Elles comportent plusieurs rangées de tuyaux de petite taille au son aigu permettant de créer une « brillance » sonore autant dans les graves que dans les aigus lorsqu’on les associe aux jeux de fond.

  

* Les CALLINET :

 

En ligne ininterrompue pendant 153 ans (de 1787 à 1940) Rouffach a connu sept générations de facteurs d’orgues Callinet.

 

En Alsace on trouve plus de 60 orgues attribués à la maison Callinet qui a acquis une réputation importante. Les Callinet, chacun à leur façon ont été des héritiers et des pionniers; ils ont du choisir entre tradition et progrès créant ainsi des instruments d’exception.

Beaucoup essayèrent de les copier, mais jamais ils ne furent égalés.

Autres éléments du mobilier

Horloge de 1909, montée en 1911. Elle a fonctionné jusqu’en 1982. Elle nécessitait une intervention quotidienne et minutieuse du remonteur d’horloge

Le style baroque de notre église s’exprime également par la présence d’un grand nombre d’anges (peints, sculptés…)