Une maison de Hagenbach à l'écomusée d'Alsace
Avec l'aimable autorisation de Monsieur Grodwohl
Une anecdote
Cette pauvre maison de Hagenbach, quels que massifs aient pu être ses pans de bois, était affaiblie. Les deux murs gouttereaux s’étaient –in situ- enfoncés dans le sol, tandis que le refend longitudinal, hors gel, était resté en place. Il en résultait que le solivage du comble était quasiment brisé en deux par la force des affaissements à chaque extrémité. Compte tenu de cette fragilisation structurelle, la maison était étayée. Vint la première tempête, un dimanche, j’étais seul dans le musée et en ce temps, nous n’avions pas encore d’émetteurs radio, et encore moins de téléphones portables.


J’en reviens à ce parti didactique, selon lequel Hagenbach permettait de comprendre la structure, la maison suivante, Schlierbach, faisait percevoir l’épaisseur du temps, et enfin Sternenberg était la présentation de l’écosystème vivant de la maison. Finalement, peu avant l’ouverture du musée, une autre option a été prise pour la voie d’accès et toute ma progression pédagogique, ma perspective de rue, et ma mise en scène du carreau Rodolphe ne fonctionnaient plus. Les visiteurs rentraient à l’endroit opposé de celui prévu initialement. Du coup, « ma » rue du Sundgau venait mourir absurdement dans la lande, dans le « désert des Tartares » . C’est à ce moment que j’ai pris la décision de « bloquer » la rue et de verrouiller le désert des Tartares par la maison forte –qui était aussi un projet initialement plus modeste que ce qu’il en est advenu par la suite-. Mais en même temps, la dynamique de chantier s’est aussi accélérée et nous avons dû accueillir de plus en plus de maisons. C’est à ce moment que j’ai renforcé l’importance de la maison forte en l’entourant d’une enceinte, le contournement de celle-ci justifiant une nouvelle rue sur laquelle j’ai pu greffer le moulin à huile de Koestlach –et par appariement avec la maison forte le grenier à grains du château de Hirtzbach- et la maison de Gommersdorf.
Ce schéma aurait permis de continuer à accueillir des maisons du Sundgau. Il faut aussi se rappeler que dans cette zone, on commençait à se heurter aux limites du terrain initial. Ce n’est qu’avec la création d’Ecoparcs en 1989 que la commune consentit des extensions foncières.
Marc Grodwohl
Démontage de la maison

Reconstruction de la maison à l'écomusée

Écomusée d'Alsace
Habiter le Sundgau 1500-1636
La maison rurale en pans de bois
Techniques, culture et société
par Marc Grodwohl
Ouvrage édité par la Société d’Histoire du Sundgau
